JE publics 2015 programme

 

Journée d'étude "Consommateurs ou acteurs ? Les publics en ligne des archives et des bibliothèques patrimoniales", 2 octobre 2015, organisée par les Archives de France et la Bibliothèque nationale de France aux Archives nationales - site de Pierrefitte. Voir le programme. 

Le billet qui suit reprend les vidéos des interventions filmées et diffusées par les Archives nationales sur Dailymotion, suivies de mes notes personnelles (et remarques entre parenthèses ; coquilles orthographiques en cours de correction) pendant la journée d'études. 

 

 


Introductions

Introduction Françoise Banat-Berger

Directrice des Archives nationales


Françoise Banat-Berger, directrice des Archives... par Archives_nationales_Fr

400 réponses à l'enquête sur la salle des inventaires en ligne (SIV). Axes : évolution SIV, ergonomie, moissonnage à améliorer notamment par le portail national, mieux interopérer, développer plus les RSN, renforcer partenariat Wikimedia Commons. Commons : 100 docs versés : 30 millions de vues. Développer contenu pour service éducatif, e-learning.

 

Introduction Hervé Lemoine

Directeur chargé des Archives de France


Introduction par Hervé Lemoine, directeur... par Archives_nationales_Fr

300 millions de docs sur services d’archives publiques. 2 milliards de pages vues par an.

Cette journée d'étude a lieu après de grandes enquêtes nationales sur les publics dans les établissements culturels afin d'adapter politique. Beaucoup de questionnements communs entre bib et archives : matériaux en partie commun, impact pour les archives d'une baisse de fréquentation (-30 à 40 % ) donc nouveaux usages et politique à mener. Sites auj. doivent être plus interactifs.

Portail France Archives se veut être un Gallica pour les archives. Web sémantique.

 

Intro Bruno Racine

Président de la Bibliothèque nationale de France


Introduction par Bruno Racine, président de la... par Archives_nationales_Fr

1ère étude sur les usages de Gallica en 2003. Intérêt du regard commun pour avancer (exemple de la grande collecte). Usages en ligne ne sont pas uniquement consultation. Documents numérisés deviennent des vecteurs de socialité sur le web. Extrême diversité des usages faits par les internautes : indexation, correction des métadonnées, dissemination. Internautes sont parfois de véritables ambassadeurs des fonds dans des communautés virtuelles.

Chiffres de fréquentation aussi BNF : tendance à la baisse en salle physique, questionnement donc sur le service. Pas de mur pour la salle virtuelle. Etude fine de la fréquentation ne peut se borner au simple nombre de connexions. > cartographie des usages, quels sont les lieux virtuels de consultation, de réutilisation, noeuds de circulation des données, veille et étude de la dissémination des fonds.

Nécessité de situer l'institution ds l'espace du web, savoir exister dans la masse, connaître les usages et savoir proposer, question de la réutilisation pour ne pas avoir uniquement des publics consommateurs mais aussi acteurs.

 


1. Connaissance et renouvellement des usages en ligne

Présidence de séance : Bruno Ricard, sous-directeur de la communication et de la valorisation des archives, Service interministériel des Archives de France 


Connaissance et renouvellement des usages en ligne par Archives_nationales_Fr

 

Avant révolution numérique, le public se déplaçait ou écrivait, était inscrit en salle (donc identité, statistiques). Aujourd'hui le public est principalement sur le web, on ne le connaît plus. Stats de connexion ne permet de les connaître qu'imparfaitement. Inscription préalable sur le web ne correspond pas à l'esprit du web aujourd'hui. Consultation sur la loi numérique permet de voir des exemples de demandes d'usages des internautes.

Etude des publics internautes aujourd'hui objet d'études pour les chercheurs.

 

1.1. Quelles enquêtes pour quels usages ?

Valérie Beaudouin et Jérôme Denis, sociologues, Télécom Paris Tech


Quelles enquêtes pour quels usages ? par Archives_nationales_Fr

Résultats d'une convention de recherche entre Telecom ParisTech et BNF. Etude de la sociologie des usages, transformations des usages avec le numérique.

Objet de l'étude présentée : comment repenser le cadre épistemologique face aux bouleversements du web et au développement de Gallica, véritable révolution à la BNF.

Etat de l'art : quelles sont les grandes methodes d'appréhension des publics :

Études, à partir de grandes enquêtes . enquête quantitative, pour rendre compte des usages, mais cela reste l'enqueté qui s'exprime selon sa perception d'usage. Facile de faire des enquêtes quantitatives aujourd'hui, mais finalement dépréciation de la qualité. Enquêtes qualitatives n'ont pas bcp évolué avec le numerique, si ce n'est les études ethno : eyetracking pour étudier la pratique à l'écran

Veille : avant livre d'or, courrier des publics. Auj. Surdimensionné sur le web. Plateformes multiples pour exprimer les opinions et avis, forum, partage des commentaires. Méthodologies pour analyser ces opinions se met en place pour analyser ce que ces réseaux d'utilisateurs font avec leurs usages.

Audience : appréhender l'audience en centrant l'étude sur le site lui même ou sur les usagers. Auj. stats d'audience sur le web. Gallica pionnière en 2003 avec petit logiciel qui permettait d'enregistrer l'activité du panel pour situer Gallica dans l'écosystème. Approche centrée site biaise car on considère des urls et on ne peut pas percevoir réellement les usages.

Relations client. Espace personnel, commentaires.

Aujourd'hui on doit croiser les regards pour avoir une approche fine des usages.

Transformation majeure ds les études : on est passé d'une nécessité de connaître les publics à une nécessité de faire participer les publics. On veut construire des communautés pour faire participer, le client devient co-innovateur.

Sur Gallica :

  • Etudes quantitatives pour spécifier l'usager. Etudes qualitatives plus restreintes, comme par exemple sur une thématique. (Grande guerre).
  • Etudes sur l'audience, avec des indicateurs et analyse d'audience (xiti).
  • Veille : Une des grandes forces de Gallica. Connaissance et animation des pratiques en ligne, RSN comme lieux d'expérimentation et de connaissance des publics. L'institution tout aussi active sur les RSn que les publics.
  • Relations clients : peu de choses, connaissance des publics sur place, avec remontée de pratiques de Gallica pas forcément semblable aux remontées Gallica des RSN.

 

Variété des formes de présence : public, usagers d'interface, audience, sociotypes (démocratisation culturelle s'appuie sur ces sociotypes), communautés en ligne (forum grande guerre, communauté page FB, etc.) et les communautés de pratiques (personnes ne se revendiquant pas forcément d'un collectif, mais partageant outils équivalents).

 

Interrogations en interne : peut-on éventuellement produire des connaissances permettant de guider une politique documentaire et des métadonnées en amont, avant numérisation ?

Comment connaître les communautés qu'on découvre parfois par hasard ?

Comment re mêler problematiques des salles physiques et des salles en ligne ? Réfléchir à l'étape d'après (faire venir en salle depuis le web), et ne pas penser uniquement cannibalisation des salles physiques par le web.

 

1.2. L'identité des publics des bibliothèques numériques : une double approche

Anna Svenbro, Service du Livre et de la Lecture


L'identité des publics des bibliothèques... par Archives_nationales_Fr

Vocation culturelle des bibs , mais pas ou peu de vocation administrative.

Missions et objectifs d'une bibliothèque numérique.

Démarches possibles : corpus, recherche, valorisation culturelle (avec editorialisation). Publics concernés peuvent se h représentatifs. Les usages plus occasionnels ont tendance à être masqués.

Enquête sur les publics des bibs num, en excluant Gallica. 34 personnes répondent à l'enquête (je zappe les résultats car le panel est totalement insuffisant).

Sérendipité : première source d'entrée. 

 

1.3. Vous avez dit genealogiste ? Portraits des internautes des sites d'archives

Brigitte Guigueno, Service interministériel des Archives de France


Vous avez dit généalogistes ? Portraits des... par Archives_nationales_Fr

Rapport 2013 sur la politique des publics. Enquête du SIAF sur le public des archives en 2013-2014 : en salle, sur le web, activités culturelles. Enquête de deux mois sur 70 services ont participé. 18 000 réponses retenues (remplies à plus de 50 %). Première enquête en ligne des Archives de France. Peu d'études en ligne donc pas vraiment de comparatif en matière d'enquête en ligne dans le secteur culturel (enquête de 2011 sur Gallica). Se poser la représentativité du panel.

Chiffres 2014 : 300 millions de docs en ligne, 55 millions de visites, 2,6 milliards de pages vues, près de 160 services avec archives en ligne. 1 lecteur inscrit en salle pour 140 internautes

  • Internaute principalement généalogiste (94 % .. Sur 98 % d'archives départementales // les AD représentent 93 % des archives en ligne...). Profil type : homme, âgé, 60 ans, plutôt diplômé.. Le.gallicanaute lui est plus jeune, plus diplômé (étude 2011) et encore plus homme.
  • Etat civil principalement consulté (en mm tps c'est ce qu'il y a principalement en ligne). Ds 20 % des cas l’internaute n'a pas trouvé ce qu'il cherche...
  • Internaute des Services à compétence nationale (SCN) : h/f 50 % , plus jeunes (40 % de moins de 35 ans), avec essentiellement des chercheurs (normal, vu les fonds..). Consultation des différents espaces des sites internet plus équilibrés.
  • Internautes des archives municipales : généalogie : 50 % , public uj peu plus jeune, plus diplômé.

 

Consultation tout type service confondu, hors généalogie :

  • Principalement recherche historique (un peu poreux avec généalogiste) .

 

Statut socioprofessionnel croisé avec usages en ligne. Internautes qui viennent par curiosité 12 % .. Public à creuser.

Pratiques Internet : 18 % a un compte FB. Indexation collaborative pour 1/4 des internautes (2 fois plus que public en salle). Pratique modérée des RSN des archives... En mm temps l'existence de RSN archives reste limitée...

7 /10 lecteurs fréquentent le site. 3/10 internautes viennent en.salle. internaute est un voyageur. Rubriques d’action culturelle peu consultées. Les internautes viennent sur le site internet pour une recherche principalement.

Public internaute a des pratiques culturelles un peu plus élevée que les Français.

 

Satisfactions et attentes :

  • Points forts : informations, renseignements pratiques
  • Points faibles : ergonomie, accès aux docs numérisés, apparence.

Accès aux données sans médiation d'un professionnel comme en salle reste parfois ardu.

 

Ce qui est à développer : plus de docs numérisés, plus d'inventaires, plus de bases de données. Attente de moteur de recherche unitaire plein texte, complété avec indexation. Intérêt mineur pour l'activité culturelle.

Geoloc des données, pratiques collaboratives, espaces perso, teleservices.

Conclusion : internaute veut de la ressource archivistique, lisible et accessible.

 

Questions 


11h00 - Questions dans la salle et discussion par Archives_nationales_Fr

  • T. Heckmann (AD85) : pourcentage de généalogiste enorme.. Ms en même temps c'est principalement ce qu'on offre en ligne, si on enlève en ligne l'état civil et les recensements,... A nous de diversifier (B. Guigueno). Aujourdhui on a en partie constitué l'offre en ligne, on est plus ds l'ajustement de cette offre
  • Johanna Rolland (@peccadille) : les étudiants ne maîtrisent pas les portails, les outils pour réutiliser ces contenus. Universités proposent peu de formation à l'utilisation de ces recherches sur les portails de recherche. Réponse Anna Svenbo : difficulté à comprendre les contenus en ligne, difficultés à contacter un bibliothécaire pour demander des renseignements. Guislain Brunel : stratégie AN pour capter les etudiants est de passer par les univ, les laboratoires, les enseignants, pour toucher les étudiants (auj. M1 et m2, puis volonté de remonter en amont).

 

1.4. Table ronde Nouveaux services

 

  • L'Argonnaute, la nouvelle bibliothèque numérique de la BDIC

Frédérique Joannic-Seta, directrice adjointe de la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine 


Argonnaute, la nouvelle bibliothèque numérique... par Archives_nationales_Fr

Travail sur l'ergonomie et la réappropriation des données par les usagers. Argonnaute : bib num avec documents ds le domaine public ou diffusion autorisée + bib num intra car docs principalememt sous droits + cartable numérique pour les scolaires

Éviter la page blanche de l'internaute, donc dès page d'accueil visuels, portfolios. Découvrir, s'approprier. 

  • Découvrir : billet hebdo des internautes, expos virtuelles soit internes soit confiées à des étudiants. Bib num est aussi un outil de formation des étudiants. Entrée ds la bib num via un classement chrono thématique (arborescent, rare en bibliothèque). Recherche carto possible et frise chronologique.
  • Outils d'appropriation des contenus : outils collaboratifs (indexation de lieux, noms de personnes, qui ne sont pas contrôlés faute de temps, depuis le début juste 6 signalememts de commentaires spam), visualiseur embed.

Contenu éditorial permet bon référencement google. Accès direct de plus en plus, résultat d'un travail de dissémination important.

Point faible : pas de commentaire sur les billets de blogs (interaction sur les RSN surtout).

 Cartable numérique : ne ciblait pas assez public collegien et lycéen . cartable numerique est un anté site proposant des sélections de docs. Analyse d'images, travail avec etudiants préparant capes.

 

 

  • Loin des yeux, près du coeur : le e-services des AD05

Gaël Chenard, directeur des Archives départementales des Hautes-Alpes


Loin des yeux, près du cœur : le e-service des... par Archives_nationales_Fr

https://www.archives05.fr

 

Constat : quasi plus personne en salle depuis 2007 avec mise en ligne EC. L'an dernier 611 personnes, -46 % depuis 6 ans. 37 % de docs communiqués. D'une année sur l'autre -10 % en salle.

Lectorat n'est plus le lectorat physique : aujourd'hui pour les AD lectorat est virtuel. Se poser la question des moyens pour la communication, et notamment l'accompagnement des moyens de communication en ligne.

Site = interface avec les archives, avec possibilité d'obtenir des conseils.

Avant de lancer le projet, enquête en ligne : résultats le public veut des documents numérisés, notamment notaires et hypothèques (14 ans en fait pour le faire en interne)

Site construit à partir d'un internet qui a une question, sur le site ou google, avec possibilité de visioconf ou tutoriel, afin qu'il trouve des résultats, et qu'il puisse les partager.

Ils ont fait le deuil de choses chères aux archivistes : déplacement en salle, "document original est sacré ", "le lecteur cherche un document "(non il cherche une info), "accueil en salle est le mieux (non ca dépend sur qui on tombe en salle), mettre le plus possible sur internet (non, ce dont les gens ont besoin), on doit mieux servir les gens qui se déplacent (noj, égalité de traitement du servuce public, on doit aussi bien servir internautes).

Interface très brute type google. Facettes tirées à partir des index, affichage à plat.

 

Tutoriel : recherche pas à pas puisque les gens cherchent une info, en langage naturel. Questions simples à l'internaute (etat civil, hypothèque et enregistrement). Visio conf pour prendre rdv avec un archiviste.

 JE publics2015 AD05 ratio consultation doc num

Ratio d’usage (vues) d'un même doc :

  • document généalogique : vu 5,8 /an,
  • icono : vu 0,61.

Par exemple numériser l’icono et notaires, c'est faire bcp de numérisation pour peu de vues. Numérisation en masse des fonds sériels uniquement.

Numérisation à la demande : engager le coût sur une vraie demande.

Tous les services d'archives font de la num à la demande. Chiffres SIAF stables (moins 100 000 images par an pour 71 départements). AD05 : 974 images faites en 2014, plus de 16 000 images en 2015. Service qui marche car conditions économiques réunies (25 centimes la vue) : option possible partout, sur tous les fonds. Numérisation de toute la cote, même si une vue demandée.

Les archives doivent devenir un service… 47 % des demandes sont des actes notariés.

3 ETP sont sur la numérisation qui tourne 10h par jour. Capables de faire 100 000 images par an.

 

  • La nouvelle version de Gallica : travailler avec les gallicanautes à la refonte de leur bibliothèque numérique

Mélanie Leroy-Terquem, adjointe au chef de service de la coopération numérique et de Gallica, BNF


La nouvelle version de Gallica par Archives_nationales_Fr

Projet de refonte de Gallica lancé en 2013 pour simplifier interface, outils intuitifs et ergonomiques, ergo responsive. Plate-forme bêta Gallicalabs qui a été communiquée et mise en avant afin de tester au fur et à mesure, avec retour des internautes, accès directement depuis la version en prod pour voir le visualiseur bêta.

 

Sur 40-50 000 internautes / jour, environ 2000 cliquaient sur le lien vers Labs, dont 5/10 écrivaient et donnaient un avis. Soit 600 messages de commentaires. 70 % des messages concernent les fonctionnalités, les bugs, avec remontées concernant les pratiques et d'autres portails utilisés.

Cela a permis de continuer à tisser des liens avec les gallicanautes. Gallicanautes mis en avant sur une page du blog. Rendre et partager aussi ce que les usagers donnent à la bibliothèque.

Adaptation de l'interface aux pratiques (moteur de recherche, zotero). Recherche exacte rajoutée car recherche floue depuis 2012. Bouton décaler d'une page. Raccourcis clavier.

JE publics2015 gallica retour gallicanautes 

JE publics2015 gallica retour gallicanautes 2

 

 Questions


12h15 - Questions dans la salle et discussion par Archives_nationales_Fr

 

  • AD05 (après question de L. Maurel) : libre et gratuite réutilisation des images, licence etalab. Conditions pour faire un service de numérisation à la demande. Pas de redevance donc. Mise en ligne des images numérisées (modèle BNF) : qd c'est numérisé pour un, c'est numérisé pour tout le monde, ms 6 mois d'exclusivité pour le demandeur (pour ne pas saturer les chaînes de traitement). Actuellement pas de paiement en ligne car plateforme tipi (état) problème.
  • AD41 pose la question de l'identité locale dans la réponse des internautes (Vendée, hautes alpes, ont essaimé au niveau historique). AD05 : la vraie question est comment on est présent sur le net, comment est on visible ? Est ce que mes ressources vont être mieux exposées que celles du voisin pour être mieux trouvé ?
  • Si doc communicable mais en deçà des 100 ans de la.cnil... : AD05 : évaluation des risques, selon le document, cela dépend des documents, certains sont mis en ligne au bout des 6 mois. Délai entre demande et devis : 3j, et 3 j de traitement et envoi de la num.

 


2. L’internaute, acteur de la production de contenus

Présidence de séance : Thierry Pardé, délégué à la stratégie et à la recherche, BNF


L’internaute, acteur de la production des contenus par Archives_nationales_Fr

Appropriation des contenus par les internautes.

 

2.1. Bibliothèque numérique et crowdsourcing : la plateforme expérimentale Correct

Pauline Moirez, département de l'information bibliographique et numérique, BNF


Bibliothèque numérique et crowdsourcing : la... par Archives_nationales_Fr

 

Crowdsourcing pour enrichir les collections. Contexte : besoins concrets sur Gallica de correction de texte. Besoin d'avoir un mode texte de bonne qualité pour avoir bonne qualité de recherche, accessibilité (synthèse vocale), data mining. OCR insuffisant, nécessité d'une relecture humaine. Jms plus de 98 % de reconnaissance. Identification du mot ds mode texte et mode image grâce à mode alto (geolocalisation du mot ds l'image).

En parallèle, constat que les utilisateurs sont de plus en plus disposés à participer. Etude en 2008 : ce n'était pas le cas, sanctuarisation de l'institution qu est la BNF.

Évolution avec médiation numérique intense avec les RSN. Relation aujourd'hui intime (gallicanautes). Étude de 2011 montre que les internautes ont un désir de participer.

Les bibliothécaires aussi ont évolué... Progressivement arrivée ds les catalogues de catalogue et sources faites par d'autres pays, par des éditeurs... Coexistence possible de métadonnées même de provenance et de qualité différentes. Première expérimentation avec wikisource : 1400 docs, projet qui s'appuie donc sur communauté et outils existants. Pas le succès escompté, l'an dernier seul 54 docs ont ete validé (2 relectures et 2 validations). Problème pour communiquer sur ce petit projet. Wikisourciens n'ont pas forcément vu d'un bon oeil cette intrus (c'était avant les glam). Enfin impossibilité d'importer le contenu en alto pour Gallica.

Projet Ozalid avec plate-forme Correct (projet r&d, avec 9 partenaires, réalisé par Orange lab).

Plate-forme de visualisation et correction en double écran, sinserant ds un reseau social. Projet d'expérimentation terminé en juin 2015, avec études d'ergo , d'utilisateurs.

Etude d'usage pendant quelques mois "en vrai" :

  • 400 inscrits 2 mois sans vrt de communication
  • pics d'inscription qd communication ciblée, article blog
  • investissement réel sur la plate-forme de 50 %
  • quelques fanatiques qui passent des heures. 10 utilisateurs ont fait 50 % des corrections totales. Profils : surtout milieux culturels (mais public ciblé était principalement gallicanaute). Prise en main un peu longue ms ensuite interface jugée agréable. Question sur le pourquoi de la contribution (amour pour gallica, investissement citoyen, satisfaction à voir le travail abouti, défricher pour la 1ère fois un ouvrage inconnu)

> aller sur des corpus pas trop long pour la.motivation

 

2.2. L'accueil de contributions collaboratives de toute nature, source de dynamisme et d'ouverture aux Archives de la Vendée

Thierry Heckmann, directeur des Archives départementales de la Vendée

 


L'accueil de contributions collaboratives de... par Archives_nationales_Fr

 

Public occupe une place stratégique. Au XXe on s'en préoccupait peu. Mise en ligne de l'état civil a permis de résoudre le problème de sur affluence des salles de lecture... Désertes et si vastes car reconstruites selon cette affluence.

Le public est maintenant repu avec les sites internet. Ce qui change : public d'archives n'attire que des chercheurs, amateurs ou pro, quel que soit le sujet. Effort ds la durée, ds une recherche qui est propre. Public avec grande autonomie même si des clés sont données par les archivistes.

Normalisation nécessaire pour la publication en ligne, ms plus souple que l'instrument de recherche. Internet favorise le contact avec le public, si on en joue le jeu.

Instruments de recherche demandés avant la mise en ligne ? Tables alphabétiques, relevés, divers et foisonnant, étaient les plus consultés.

Expériences : en 2009 don d'un outil de relevés nominatifs :Noms de Vendée, ouvert à tous fonds d'archives. Apports publiés après validation, tout ajout est sourcé et le contributeur est nommé. 2,5 millions de données (700 000 5 ans avant). Administration collaborative par le créateur. Travail avec les usagers, repérage des gros releveurs, partage des tâches, évolution technique. Moteur de recherche Soundex, lien vers acte d'origine, moissonnage OAI. Pour le département : hébergement de la base et une heure par jour 1 ETP.

Indexation des matricules : relevés des classes (généalogie.com) + 120 contributeurs pour compléter les données en quelques mois. Mobilisation rapide et très motivée : beaucoup évoquent la reconnaissance envers les ad85 et la richesse mis en ligne. Les archives doivent prevoir et répondre aux attentes, reconnaître le travail.

LeLaboratoire des internautes : crowdsourcing, identification de documents. Ainsi constitution d'un guide sur les origines de la presse, guide des sources sur les guerres de Vendée, etc.

Dictionnaires en ligne des archives : dico toponymique, biographique, communes : prêtres, papetiers, etc.

Bon référencement sur Google attire des contributions de qualités et qui peuvent être publiées. Mise en valeur de travaux étrangers, de fonds ou parties de fonds.

 

C'est aussi au public de définir le champ de compétences (là, le département, même si le fonds n'est pas conservé ds le département) . valorisation de fonds conservés parfois ailleurs (SHD, AN). Activité collaborative participe de la formation du généalogiste qui veut dépasser l'état civil et aller vers histoire locale.

 Action collaborative : une nécessité ? Décloisonnement, dynamisme, bénéfice, ms relation égalitaire... Car bénévoles.

 

 

2.3. L'indexation collaborative sur le site Mémoire des hommes

Sandrine Aufray, délégations des patrimoines culturels au ministère de la Défense

 


L’indexation collaborative sur le site "Mémoire... par Archives_nationales_Fr

 

Mise en place d'un nouveau site avec indexation en nov. 2013. Mise en ligne en 2003 de la base d'1,4 million de noms Morts pour la France Première Guerre mondiale. 5 millions de fichiers image, 2,7 millions de noms.

2014 : doublement du nbre de visite avec la refonte. 2,5 millions de visites, 4 millions de pages, et tjs 40 % de nouvelles visites. Pic annuel du 11 novembre : 138 000 visites. Renvoi pour les historiques régimentaires vers Gallica et BDIC.

2014 : plus de 6000 demandes d'ajout de fiches et modifs. 1500 mails / mois

Enjeux de la refonte du site : ergonomie, graphisme plus aux normes, optimiser administration et maintenance, proposer de nouvelles fonctionnalités notamment recherche multicritères, transverse, indexation collaborative, favoriser le partage des données (liens ark). Jusqu'alors pas possible de faire interrogation sur des périodes, des lieux... Indexation collaborative, surtout ds contexte économique tendu.

 

Normalisation des champs (listes déroulantes pour les lieux et des unités militaires) afin d'avoir un travail plus fiable. Ouverture à tous sans quotas ni lots. Internaute indexe ce qu'il arrive à lire. Nécessité de création d'un compte. 1 webmestre à temps plein + Sandrine Auffray à tps partiel. Indexations immédiatement visibles en ligne.

 

Bilan très positif. Statistiques et enquête en août 2015 : 257000 fiches réalisées (47 000 par le webmestre). Nette progression en 2015. 25 % des comptes inscrits ont vraiment participé. 127 internautes ont fait 1 fiche. Majorité 1-10 fiches. 3 personnes ont fait plus de 10000 fiches.

Enquête auprès des indexeurs : 54 % connaissaient le site. 60 % d'hommes. Age : +50 % ont 20-50 ans ! 53 % généalogistes amateurs, 18 % amateur histoire militaire.

Pourquoi ? Pour 40 % c'est participer à la constitution de la mémoire historique. Périmètre défini par chacun : nom, commune, date, etc.

Amélioration à prendre en compte : filtres, export.

Hommage à Jean Michel Gilot, pour #1j1p. Initiative indépendante pour rendre un hommage aux poilus avec défi collaboratif p achever pour novembre 2018.

Internautes acteurs accomplis pour soutenir la mémoire.

 


3. L’internaute, vecteur de la circulation des ressources

Présidence de séance : Ghislain Brunel, directeur des publics, Archives nationales


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3.1. PhotosNormandie, un projet collaboratif de redocumentarisation de photos et de films d'archives

Patrick Peccatte, chercheur associé au Laboratoire d'histoire visuelle contemporaine (Lhivic / EHESS)


PhotosNormandie, un projet collaboratif de... par Archives_nationales_Fr

 

Photo Normandie. Plus de 2700 photos libres de droits des archives du Canada et USA. Photo appartient en général à un ensemble et réseau complexe de documents. Redocumentariser : enrichir mais aussi refaire des liens entre les documents. Séquences filmées et photos car ont ete créées en même temps (équipes militaires).

Renseignement automatique des champs flickr avec les métadonnées iptc. Communauté sur internet avec différents profils, compétences. Pas de relation avec les institutions ms pleinement créateurs de contenu.

Importance de la source qui est rigoureusement identifier pour documenter (modèle de l'astronome amateur, fourmi qui f1it des tâches "ingrates").

Croiser les sources pour redocumenter la notice des photos (autres collections icono, presse, etc.)

 

Galerie vue plus de 33 millions de fois. 6 juin : pic de visites. 920 descriptions mises à jour, reconnaissance des séquences filmées.

 

Sur Youtube, PhotosNormandie s'est cotisé pour numériser et mettre en ligne des séquences filmées. Plate-forme moins adaptée que flickr pour la discussion. Communauté pas encore formée. Peu d'informations sur les films.

 

 

3.2. Les réseaux sociaux, échanges de proximité à distance ? Expérimentations et retours d'expérience aux Archives nationales et aux Archives municipales de Toulouse

Pauline Berni, chargée des médias sociaux aux Archives nationales ; Catherine Bernard, adjointe du directeur des Archives municipales de Toulouse


Les réseaux sociaux, échanges de proximité à... par Archives_nationales_Fr

 

Enquête diligentée aux AN afin de mieux connaitre les publics : site internet, rsn, profil socio démographique et attentes. 362 réponses, 64 entretiens (2 mois de diffusion)

Public de salle connecté... Ms frileux sur les rsn. Peu suivent l'institution sur les rsn (13,9 % ).

Les personnes qui vont sur le site internet vont peu sur les RSN, perçus comme moins officiels et plus anecdotiques (crainte et réserve, côté chronophage, effet de mode), même si la majorité jugent que la présence sur ces rsn est nécessaire.

Stat FB des AN : plus de 10 000 fans depuis sept. 2011. Stats fournies par fb à prendre avec des pincettes : profil type femme 25-34 ans. Beaucoup de J'aime et peu de commentaires et partages mais question de la vitalité sur FB.

 

AM Toulouse : évaluation des ressentis et des stats et chiffres de l'étude des publics SIAF. Lecteurs des AM de Toulouse sont des utilisateurs avertis d'Internet.

Lecteurs en salle et internautes qui suivent sur les RSN ne sont pas les mêmes. En AM majorité des lecteurs sont là pour une recherche administrative, et se présentent comme ils viendraient à un guichet. Ils viennent chercher une information mais pas un document. Idem pour les agents de la collectivité. Les généalogistes en salle ne vont pas sur Internet... Et les scientifiques disent A quoi ça sert ?

 

Qui sont donc les abonnés des RSN ?!

Beaucoup de collègues archivistes, culture, éducation, tourisme, patrimoine numérique et open data, journalistes (très intéressant pour communiquer), enseignants, tourisme, institutions, particuliers (surtout toulousains), élus et institutions, etc. Cela permet échanges, émulation, retweets, etc.

 

Reconnaissance des services d'archives passent par la présence sur les rsn. Exemples de la museumweek et de la journée internationale des archives. Interaction avec abonnés et avec autres institutions. Possibilité d'expérimenter pour faire réagir ces internautes, se faire mieux connaître.

Objectif = sensibiliser à la connaissance des archives, ce qu'il a, dire ce que sont les archives, pédagogie pour dire ce que sont les archives.

Museumweek 2015 : en une semaine +180 abonnés (augmentation mensuelle habituelle).

Événements culturels sont des moments à joindre.

Avec les rsn, les internautes ont moins le sentiment d'étre en face d'une institution, mais en face de personnes.

 

3.3. Le devenir du patrimoine en ligne : l'exemple de la Grande Guerre

Lionel Maurel, BDIC ; Zeynep Pehlivan, télécom Paris Tech, Labex Les Passés dans le Présent.

 


« Le devenir du patrimoine en ligne : l’exemple... par Archives_nationales_Fr

 

Programme du Labex les passés ds le présent

Idée initiale : mise en ligne de bib num c'est le début d'un processus > que deviennent les fonds mis en ligne. Projet qui se penche sur la Grande guerre. Cartographier les communautés qui s'intéressent à ce sujet. Focus notamment sur le forum 14-18 et sur l'album Valois de la BDIC pour voir comment ces images allaient être utilisées et disséminées.

 

Utilisation des archives du web (dépôt légal de la BNF). Resultats aujourd'hui s'appuient sur près de 500 urls, sélectionnées par le dépôt légal du web, correspondant à la collecte été 2014. Extraction des métadonnées (liens) et cartographie des noeuds. Deux nœuds principaux : centenaire.org et pages14-18.

 JE publics2015 dissemination fonds valois BDIC

  

Extraction des données du forum (catégories, sous forum, messages, citations) avec catégorisation de chaque niveau. Forum très actif. Dataminding : essentiellement des hommes, principalement localisés ligne de front et Bretagne, 40 % retraités, avec comme passion histoire et généalogie. 25 % des inscrits ne participent pas, 37 % n'ont pas participé qu'une fois, 28 % sont actifs depuis plus d'un an.

Surtout discussion commémoration, recherches généalogiques,cimetière et monuments.

 

Utilisation des images du fonds Valois. 100 000 photos mises en ligne quasi totalement. Documentation des phases du conflit. Collection BDIC avec infos portées autour des photos sur carton. Nouvelle bib num avec licence ouverte d'Etalab avec seule la condition de citation.

Comment suivre les images, pas de filigrane car pas respectueux et intrusif.

Au début traçage par les.moteurs de recherche inversés (Tineyes). Mais trop compliqué. Plus de résultats en cherchant avec BDIC, Valois. Communication et dissémination sur les rsn, historypin, flickr, etc. Pas la force de frappe rsn comme Gallica.

Pas de propagation rugissante ms réutilisations ponctuelles et régulières. Ce qui ressort c'est plus une réutilisation d'amateur (identification d'une grand mère sur une photo).

Autres réutilisation : colorisation, utilisation par des agrégateurs de contenu (tout sur ma commune), réutilisation commerciale comme le Routard qui fait guide Grande Guerre. Réutilisation ds les médias (france 24) avec source facilement mobilisable.

Episode particulier avec La Voix du Nord : numéro spécial avec concours sur FB pour voter sur la photo qui représentait le plus le Nord dans la Grande Guerre. Vitalité et réutilisation sur des sites étrangers, Wikipedia.

Comment est cité la.source des images : bcp de mention scrupuleuse de la source de l'image. Peu de réutilisation par des chercheurs ou des enseignants.

Pas d'incidence d'actions de médiation sur les images qui ont été poussées.

Peur d'être pillé pour les institutions : personne n'a pris des milliers d'images d'un coup, ms plutôt réutilisation ponctuelle.

Web de la Grande Guerre très tourné amateur. On touche des niches, sauf que on réussit à toucher des médias de masse.

 

Cartographie avec les archives du web peut ouvrir des perspectives pour connaître et exploiter le web, les reseaux et sites.

 

Questions et discussions


16h30-16h45 : Discussion et questions par Archives_nationales_Fr


Conclusion

Patrice Marcilloux, professeur en archivistique à l'Université d'Angers


Conclusions, par Patrice Marcilloux, professeur... par Archives_nationales_Fr

Journée historique ? Journée commune archives et bib pas si fréquente. Pluralité des interventions, transversalité des enquêtes et partenariats. Notion de l'offre importante. Public en ligne a suffisamment de caractéristiques pour être identifier comme une catégorie particulière du public.

 

Plusieurs confirmations : numérisation et mise en ligne amène un nouvel âge documentaire. Redocumentarisation des fonds en fonction des pratiques des publics en ligne (réutilisation, ré association). Mouvements plus vastes :

  • mouvement des amateurs experts dans la co construction, dont les pratiques se développent avec le numérique, avec des experts qui oeuvent être extrêmement pointus.
  • mouvement de la relativisation des usages scientifiques, culturels, historiques, des documents mis en ligne. Dans ces pratiques, beaucoup de choses sont proches de l'histoire mais ne sont pas de l'histoire scientifique en tant que telle. Pic du 11 novembre : pic de l'ordre mémoriel plus que de recherche historique.

Notions de curiosité et de plaisir, loisirs... Notion des logiques d'usage. Logiques individuelles (recherche de soi, histoire de soi).

Vie sociale des documents numérisés. Faire le deuil d'un certain nombre de certitudes, admettre une certaine perte de contrôle, viralité des contenus, questions de la réutilisation libre.

Côté professionnels, c'est la fin d'un certain positionnement de gate keeper, de gardien du trésor. Questionnements au niveau de la fabrique des corpus numérisés, comment on constitue ce qu'on va numériser.

En terme d'usage, le mandat donné par les publics n'est plus le même. Professionnels doivent se repositionner au risque d'être marginalisé.